Renaissance Caribéenne

Aimé Césaire a dit et redit qu’il faut générer une nouvelle civilisation, plus humaine, plus juste et plus prospère pour tous. Lorsqu’il pense à cette civilisation nouvelle, plus humaine, il pense à la vision du monde des anciennes sociétés Africaines depuis l’époque pharaonique jusqu’aux communautés africaines de l’époque pré-coloniale.

En effet, la pensée africaine authentique est ontologique. Elle est fondée sur la notion de forces vitales et sur l’intentionnalité des différents niveaux de ces forces vitales. Les Européens ont appelé cette vision du monde du nom d’ « Animisme ». Pourtant, ce sont les africains qui ont raison. Ces notions de forces vitales se retrouvent dans l’Egypte Ancienne Pharaonique.

Les égyptologues les ont nommés divinités. Mais les anciens africains de la Vallée du Nil, les ont appelés des « Néters ». C’est à dire des symboles divins. Ces symboles représentaient des forces naturelles d’énergies subtiles. Les Néters étaient donc le reflet de ces forces vitales présentes dans l’univers tout entier.

Toutes les sociétés africaines pré-coloniales étaient fondées sur les forces vitales, et pour l’africain authentique, vivre dans une société idéale, c’était s’ajuster aux forces vitales de la nature. La traite et la colonisation ont profondément altéré cette pratique harmonieuse et humainement bénéfique pour l’être humain.

Nous devons puiser dans nos racines africaines les éléments qui favoriseront l’émergence de la société socialement heureuse voulue par Césaire. Il faut donc revenir à la vision du monde basée sur tous les aspects de la vie, c’est à dire aux forces vitales des sociétés africaines ancestrales.

Une Renaissance est toujours basée sur un Mouvement culturel. C’est en ce sens que nous préconisons : une nouvelle musique caribéenne, une nouvelle littérature caribéenne, une nouvelle anthropologie, une nouvelle psychologie. Et surtout : organiser beaucoup de rencontres culturelles entre tous les habitants des pays caribéens.